La Force en Haltérophilie

par | Mar 25, 2022 | Conseils pour l'haltérophilie | 0 commentaires

La force en haltérophilie

 

Bien que la prémisse de cet article puisse à première vue paraître étrange, étant donné que l’haltérophilie demande de l’explosivité, de la coordination et bien d’autres qualités, elle reste clairement un sport de force. Il existe de nombreuses perspectives concernant le rôle de la force dans l’entraînement des haltérophiles ; ou, plus précisément, concernant le degré approprié de travail mis sur ce qui pourrait être considéré comme un travail de force non spécifique.

 

Le spectre est représenté à une extrémité par un entraînement de type « Bulgare », impliquant peu, voire rien d’autre, que des mouvements classiques d’haltérophilie. L’autre extrémité quant à elle, est davantage représentée par une influence de force athlétique. Elle implique un volume relativement important de développement général de la force, avec plus d’exercices comme le squat, le soulevé de terre ainsi que des exercices de développé.

 

Avec l’haltérophilie, comme c’est le cas dans tous les entraînements physiques, nous sommes en possession de peu de faits irréfutables, et constamment inondés d’idées, de théories et d’anecdotes. Dans la plupart des efforts similaires, la performance est obtenue avec une variété de méthodes différentes, prouvant qu’il n’existe pas « une approche parfaite », ou du moins qu’elle n’a pas encore été découverte.

 

La force

 

La force est une qualité physique qui se manifeste sous de nombreuses formes. Il s’avère que d’un point de vue pratique, certaines d’entre elles, n’ont que peu ou rien à voir entre elles. L’exemple le plus pertinent dans ce cas, est le transfert d’une force lente à une force explosive, ou, plus exactement, l’absence de celle-ci. Les différentes expériences et la recherche ont démontré que la capacité à déplacer des poids très lourds lentement ne se transfère pas bien à la capacité à déplacer des poids de manière explosive comme c’est le cas en haltérophilie. Cependant, il a aussi été montré qu’à l’inverse, un entraînement explosif peut améliorer la capacité d’un athlète à déplacer des poids très lourds à n’importe quelle vitesse.

C’est d’ailleurs quelque chose de courant chez les entraîneurs d’haltérophilie, pour des exercices comme les soulevés de terre par exemple. Ils veulent éviter les mouvements lents, de peur de limiter la capacité de leurs athlètes à effectuer un mouvement similaire de manière explosive.

 

D’un autre côté, il est souvent avancé que développer et maintenir une bonne base de mouvements de force moins spécifiques apporte plus de potentiel pour les mouvements d’haltérophilie comme l’arraché et l’épaulé jeté. Par exemple, si un athlète est capable d’épauler 70 % de son meilleur soulevé de terre, il est très probable qu’un soulevé de terre plus lourd se traduise par un épaulé potentiellement plus lourd.

 

Je pense que beaucoup de gens accordent trop d’importance au fait de devoir être plus fort pour être plus performant sur les mouvements d’haltérophilie. En effet vous devez tirer sur des plus grosses charges, mais jusqu’à un certain point la force que vous avez, les différences de force, les ratios, vont influer sur votre technique et donc votre façon de tirer.

 

Prendre une décision

 

S’il est vrai, comme cela semble être le cas, qu’aucune approche unique n’est la meilleure et que plusieurs méthodes peuvent être efficaces, comment un coach d’haltérophilie ou un haltérophile décide-t-il comment s’entraîner ? C’est une décision qui dépendra de plusieurs facteurs, mais dans tous les cas, elle doit être prise en fonction des besoins de l’athlète et de sa réponse à une méthode donnée. La plus grande erreur que tout entraîneur ou athlète puisse commettre est de rester fermement attaché à une approche unique lorsqu’il devient évident qu’elle ne fonctionne plus ou n’a jamais fonctionné. L’expérimentation comporte un certain degré de risque, mais elle offre également une opportunité de découvrir plusieurs méthodes d’entrainement.

 

 

Redon Manushi avec un arraché à 175kg en compétition pour un max au squat à 230kg. Cet arraché représente 76% de son 1RM back squat.

Assez fort ?

 

L’objectif de tout haltérophile est essentiellement de continuer à gagner autant de force que possible aussi longtemps que possible. Cependant, la force de base (le plus facilement mesurée par votre back squat) doit être cohérente avec vos objectifs d’arraché et d’épaulé-jeté. Si, par exemple, un haltérophile a un max à 160kg à l’épaulé-jeté pour un back squat à 250kg, il est évident qu’il manque de technique en haltérophilie.

Dans ce cas précis, travailler dur pour augmenter sa force n’aura pas beaucoup d’effet sur son épaulé-jeté. Si, d’un autre côté, un haltérophile à un max à l’épaulé-jeté à 180kg pour un front squat à 190 kg, il est évident qu’augmenter sa force aura un effet significatif sur son épaulé-jeté.

On peut clairement voir dans ce dernier exemple que certains auront plus de facilités à utiliser leur force, et à la transmettre sur les mouvements d’haltérophilie que d’autres.

Arthur Turpin

athlète à

POWERCAMP

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