Haltérophilie : aborder une compétition !

par | Nov 15, 2021 | Conseils pour l'haltérophilie | 0 commentaires

Il y a une grande différence entre être un bon haltérophile et être un bon compétiteur. L’haltérophilie est probablement un des sports où la compétition est la plus dure mentalement : trois essais par mouvement, pas un de plus. La barre ne peut pas descendre en charge : soyez trop ambitieux et vous ferez une bulle, jouez trop la sécurité et vous ne vous approcherez jamais de vos records en compétition.

L’haltérophilie est un sport d’habitudes. Tout est question de rituels, chaque athlète à sa routine, et c’est très bien, il en faut une : placement des mains, du regard, fixation du dos etc… 

Mais, en compétition, la routine est cassée par le stress et le manque de repaires. Il faut performer des lieux différents, avec un chrono auquel on n’est pas habitué lors des premières compétitions, avec le juge central qui nous regarde dans le blanc des yeux si on regarde devant soi… 

Performer à l’entraînement et performer en compétition sont deux choses totalement différentes. Dans cet article, je vous partage mon avis sur la manière d’aborder une compétition quand on est nouveau dans le domaine, les haltérophiles plus expérimentés auront déjà réfléchi aux thématiques en question.

 

Planifiez vos gammes et les essais que vous souhaitez

 

Vous aurez trois essais par mouvement, il est important que vous sachiez avant la compétition quels essais vous voulez réaliser. Bien entendu, il faut garder en tête que la forme du moment peut influer sur le plan que vous vous faisiez de la compétition. Mais, si vous savez quelle gamme vous voulez réaliser, vous pourrez simuler cette gamme lors des dernières semaines de préparation. 

Souvent, le lundi de la compétition, les coachs font monter leurs athlètes sur leurs barres de départ. Si vous avez décidé au préalable les barres de départ que vous souhaitez faire, vous pouvez prédéfinir la gamme que vous préférez pour arriver aux barres de départ. Le jour de la compétition, vous aurez déjà réalisé x fois la gamme en question et n’aurez donc pas de doutes sur la faisabilité du tel ou tel saut entre les charges.

 

Choisir les barres de départ

 

Il y a deux groupes distincts chez les haltérophiles : les Lashas et les Rostamis ; ceux qui visent le six sur six et ceux qui visent le deux sur six. Les premiers réaliseront une gamme avec comme dernier essai une barre proche ou au-delà du record avec des gammes qui ressemblent à 95% puis 98% et enfin 100-101%. Les seconds, eux, auront un objectif prédéfini avant la compétition (gagner le match, un minima de qualif, des barres précises..) et ouvriront sur cet objectif. Ce qui correspond généralement à une barre d’ouverture assez élevée qui mènera régulièrement à un deux sur six car passer une autre barre après la barre de départ correspond à battre un nouveau record.

À vous de faire votre choix, dans un cas, c’est la bulle ou une bonne perf en terme de total, dans l’autre, c’est peu de chance de bulle, mais une barre ratée équivaut à devoir faire un gros saut ou se contenter d’un 97-98% en dernière barre. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix en soi. Notez que votre coach vous détestera peut-être si vous faites partie des Rostamis. Ces athlètes offrent souvent des compétitions sous tension à leurs proches.

Bien entendu, si vous avez du mal à gérer le stress, que vous ne supportez pas de repasser sur une barre après l’avoir ratée, n’adoptez surtout pas cette stratégie. Adoptez-la que si vous êtes capable d’accepter une bulle et de gérer un match compliqué. Certains apprécient ces matchs, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde.

 

Si c’est votre première compétition, visez le 6 sur 6.

 

Ne regardez pas les autres concurrents

 

Donnez votre stratégie et vos objectifs à votre coach avant que la compétition ne commence et suivez la stratégie à la lettre. Laissez votre coach gérer le match pour vous mener à réussir votre objectif. 

À part si vous êtes un haltérophile expérimenté ou que vous avez une réelle chance de gagner, ça ne sert à rien de regarder le tableau pour essayer de gagner une ou deux places. Qu’importe si vous êtes 6ème ou 8ème lors de votre première “grosse” compétition. Quand vous aurez acquis de l’expérience, vous pourrez jouer le match, lors de vos premières saisons, faites des compétitions pour vous améliorer et faire le meilleur match possible.

Bien entendu, si lors de vos premiers championnats de France vous avez une chance de podium, essayez de jouer le match, une médaille, c’est important. Mais à mes yeux, risquer de buller pour faire 6eme au lieu de 7 n’est pas utile en soi.

Pesez le pour et le contre (avant le match) et faites vos choix, mais ne bousculez pas toute votre stratégie une fois que l’échauffement à commencé.

 

Ce n’est qu’une compétition

 

Que ce soit un challenge avenir ou la finale des championnats de France : ce n’est qu’une compétition. Vous ne jouez ni votre vie ni votre carrière, il y a peu (très peu) de chance que vous puissiez gagner votre vie grâce à l’haltérophilie, donc pratiquez la pour vous faire plaisir.

Ne changez pas vos habitudes pour préparer telle compétition parce qu’elle est “importante”. Vous avez déjà fait des records après des semaines éprouvantes d’entraînements. Donc, après la semaine de décharge et après le cycle adapté que vous venez de terminer, vous serez prêt physiquement. Changer vos habitudes pour optimiser votre repos, votre diète, limiter les aléas possibles etc, ce n’est que s’ajouter une charge mentale très peu utile. Comme je l’ai dit et je le pense : vous serez prêt physiquement, le tout sera d’également l’être mentalement. Faites un sauna ou un peu de méditation si vous en faites d’habitude, mais ne vous infligez pas une énorme charge mentale en ne faisant penser qu’à la compétition à venir.

 

Conclusion 

 

Faire des compétitions est un très bon moyen de développement personnel : gestion du stress, performance, esprit de compétition, échecs/réussites .. Fouler les plateaux devant des juges vous aidera aussi bien dans votre carrière d’haltérophile que dans votre vie de tous les jours. Une compétition, c’est un test, une épreuve, et les qualités que vous développerez en y faisant face vous feront grandir quel que soit l’issue de la compétition.

Clément SEMIROT

athlète à

POWERCAMP

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