Haltérophilie : devriez-vous changer de coach ?

par | Oct 14, 2021 | Conseils pour l'haltérophilie | 0 commentaires

Que ce soit en haltérophilie, en crossfit, en force ou même en gymnastique, le coach joue un rôle essentiel dans le développement de ses athlètes. 

En fréquentant les salles, vous comprendrez vite que certains athlètes voient leur entraineur comme un mentor. L’influence de ce dernier dans leur vie ne s’arrête pas aux portes de la salle.

Toutefois, dans cette relation coach-athlète, nous regrettons une tendance qui se retrouve de plus en plus dans les salles ces derniers temps. Quand des athlètes changent de coach comme ils changent de chaussettes, d’autres restent fidèles à leur coach quoiqu’il advienne, compétent ou non.

Dans cet article, nous allons donc essayer de partager avec vous notre point de vue sur ce qu’est un bon coach. Puis nous vous donnerons quelques signes qui, à nos yeux, devraient vous inciter à essayer de travailler avec un autre coach !

 

Un entraineur, à quoi ça sert ? 

Il faut tout de même prendre en compte que la fonction d’un coach évolue au fur et à mesure avec l’athlète. Un entraineur n’aura pas du tout le même rôle lors de votre premier cours d’haltéro que si vous venez le voir après 10 ans de pratique pour préparer les championnats d’Europe.

Dans le premier cas, il devra être avec vous en permanence pour vous aider à saisir les nuances des mouvements d’haltérophilie. Votre programmation aura pour but de vous faire acquérir la mobilité et la force nécessaire pour exécuter les mouvements. Dans le second cas, il n’aura pas besoin de suivre tous vos entraînements. Il s’occupera de votre programmation, vous échangerez de la forme du moment et de comment gérer la charge de travail. Mais les conseils techniques seront moins présents, et, comme votre technique sera beaucoup plus régulière qu’un débutant, les conseils seront bien souvent les mêmes d’une séance à l’autre.

De ce fait, vous comprendrez aisément qu’un coach peut être très bon pour vous faire passer du niveau zéro au niveau intermédiaire sans être la personne idéale pour vous faire passer d’intermédiaire à confirmé.

De même, un coach peut être très bon pour les athlètes confirmés et plus, sans avoir la pédagogie et la patience de coacher des athlètes débutants.

Ça ne fait pas d’eux de mauvais coachs. Par contre, ça peut justifier de changer pour un autre coach, au moins un certain temps, pour atteindre ses objectifs.

 

Les différents rôles d’un coach

 

Comme expliqué, les rôles du coach évoluent en même temps que son athlète. Mais, quel que soit le niveau de l’athlète, il y a une constante dans le comportement du coach :

Montrer l’exemple :

que l’athlète soit débutant ou professionnel, le coach influe sur l’image que l’athlète a du sport, de l’entraînement, de la vie … Donc, un coach qui ne montre pas l’exemple, qui n’a aucune rigueur dans sa vie, qui ne se cultive pas, physiquement ou mentalement, aura forcément un moins bon impact sur ses élèves.

Donc si votre coach n’a aucune autodiscipline, qu’il n’a pas de rythme, mange n’importe quoi : vous le prendrez moins au sérieux quand il vous demandera de faire une diète ou de vous coucher tôt.

Et c’est pareil, s’il remonte ses épaulés avec la barre sur les biceps et vous dit « J’épaule plus que toi donc ne me critique pas ! En plus, j’apprends à mes élèves à épauler proprement.”. Même s’il dit réellement cela à ses élèves, le jour où ces derniers auront la barre sur les biceps, ils essaieront de la remonter par mimétisme. Et des poignets casseront.

En bref, le “fais ce que je dis, pas ce que je fais » marche rarement quand il s’agit de coaching.

Réussir à inspirer ses athlètes est probablement le meilleur moyen de monter une équipe solide, avec un bon esprit et à terme de très bons athlètes.

 

Enseigner :

comme expliqué plus tôt, pour un nouveau pratiquant, le premier rôle du coach sera d’apprendre le sport en lui-même. Dans le cas de l’haltérophilie, ça sera apprendre l’arraché, l’épaulé-jeté, le squat, etc … Il devra s’assurer de la sécurité de l’athlète tout en essayant de lui faire saisir le pourquoi du comment des différents exercices et du sport en général. Après cette première étape, si l’athlète est investi et veut continuer son apprentissage, le coach lui apprendra à faire des compétitions, à développer un mental digne d’un vrai sportif : il lui apprendra à gérer l’adversité.

C’est probablement la phase la plus chronophage du coaching. Mais c’est aussi celle qui pose les bases et qui permettra à l’athlète d’avoir des fondations solides afin d’atteindre le meilleur niveau possible.

 

Manager :

un coach qui arrive à construire une base saine pour ses athlètes, développe une relation solide avec certains d’entre eux qui adhèrent particulièrement bien à son système. Ces derniers auront acquis des capacités techniques, mentales et physiques conséquentes en travaillant le coach en question. Dans ce cas, le rôle du coach évolue pour passer à manager. L’athlète sera plus écouté et son avis sera pris en compte dans le coaching. L’entraineur garde le dernier mot, mais l’athlète mérite d’être écouté après avoir travaillé et suivi son coach de manière assidue pendant x mois/années.

L’athlète est alors plus autonome, il sollicite son coach quand il en a besoin, mais peut s’entraîner en autonomie. Bien entendu, lors de compétitions ou des très grosses séances, il préférera que son coach soit présent.

 

Mentor :

la phase qui est considérée comme le Graal pour un coach. Cette phase quand l’athlète adhère à 100% au système que met en place son coach et qu’une relation de confiance s’est construite entre les deux : l’athlète et le coach se connaissent et se comprennent. L’athlète admire son coach et travaille pour réaliser ce but qu’ils ont en commun.

C’est souvent une relation qui perdure en dehors de la salle et qui continue souvent même après la fin de carrière de l’athlète.

Si vous êtes un entraineur et que vous arrivez à ce stade avec un athlète : peu importe les chiffres, vous avez fait du très bon travail !

 

 

En tant que coach, développer ces différents rôles demandera de la rigueur dans sa vie, mais aussi dans ses échanges avec ses athlètes. Il faudra savoir être à l’écoute, mais aussi les motiver, voire les engueuler quand ils le méritent. Votre but doit être de les aider à grandir en tant qu’athlète, mais aussi en tant que personne.

En tant qu’athlète, vous devrez dans un premier temps trouver LE coach qu’il vous faut. Et, si vous adhérez à ses manières de faire et à lui en tant que personne, montrez-lui que vous l’écoutez, que vous êtes méritant. Le temps et votre progression feront le reste.

Attention à ne pas en demander trop, trop vite, n’harcelez pas votre coach sur les réseaux. Un athlète oppressant peut vite casser la motivation d’un coach.

 

 

Fuyez, pauvres fous !

 

Maintenant, que nous avons vu les rôles d’un entraineur, voyons les signaux qui devraient vous faire envisager un changement !

Vous l’aurez compris, il est essentiel d’avoir confiance en son coach et que ce dernier soit bienveillant avec ses athlètes.

 

Votre coach ne vous considère pas/mal

 

La position d’entraineur donne une certaine autorité envers les athlètes. Ne serait-ce que par le fait que le coach est censé savoir comment amener l’athlète d’un point A à un point B. Cet effet est accentué par le fait qu’en général, l’athlète paye pour ce service.

Mais cet effet de supériorité ne doit en aucun cas justifier qu’un coach vous traite comme de la m***e. On peut très bien motiver un athlète, voire même l’engueuler de manière respectueuse et bienveillante.

Attention, on ne vous demande pas ici de vous offusquer à la moindre remarque. Par contre, sachez discriminer une remarque qui est dite pour vous faire avancer et une remarque énoncée pour vous rabaisser.

Si votre coach vous rabaisse en permanence, changez-en. L’intérêt de l’athlète doit être la priorité d’un entraineur.

 

Votre coach n’est pas qualifié pour vous aider à atteindre vos objectifs

 

Comme nous l’avons expliqué, un bon coach peut ne pas être le coach qu’il vous faut pour les objectifs que vous avez.

Pour savoir si tel entraineur, aussi bon soit-il, peut vous aider, posez vous les questions suivantes :

  • Qu’a-t-il accompli en tant qu’athlète ? Dans votre sport ou dans un autre.
  • Quelle réputation a-t-il auprès de ses athlètes/anciens athlètes ?
  • A-t-il réussi à faire évoluer des athlètes au niveau auquel je veux évoluer ?
  • A-t-il lui-même évolué au niveau auquel je souhaite évoluer ?
  • Est-ce que l’énergie qu’il dégage m’intéresse ?

 

Disclaimer : un coach n’ayant jamais performé en tant qu’athlète en haltérophilie peut être un très bon coach. De même, un Olympien peut être un entraîneur particulièrement mauvais.

En répondant à l’ensemble des questions ci-dessus, vous devriez avoir une bonne vue d’ensemble.

 

Votre coach a un égo mal placé 

 

Il n’est pas rare de voir des coachs qui sont eux-mêmes des athlètes dans le sport qu’ils enseignent. Il s’avère que, quand la motivation d’un coach est “vivre dans une salle de sport pour pouvoir s’entraîner le plus possible” et non “aider des gens à progresser/se divertir efficacement et en sécurité”, ce dernier peut vite développer des comportements nocifs dus à un ego mal placé.

Ces personnes ont des ambitions d’athlètes, non d’entraîneurs.

Alors, un(e) élève qui progresse sera d’abord apprécié puis craint. La place de “meilleur athlète de la salle” sera en danger. Alors, le coach qui se prend pour un mâle alpha verra d’un mauvais œil la progression de tel ou tel athlète.

L’ambiance de la salle sera alors entachée et des adhérents risquent de partir en se sentant exclus.

 

Votre coach est complètement à la ramasse

 

Nous sommes tous humains, et nous pouvons donc avoir des phases plus ou moins difficiles dans nos vies. Aussi forts vos entraineurs soient-ils, ils peuvent être dans un état émotionnel qui ne leur permet plus de vous épauler de la bonne manière.

On ne vous demande pas de déserter votre coach au moindre signe d’humanité, loin de là. Mais si son état se prolonge et que vous sentez que ça peut encore durer un moment : considérez de voir un autre coach. Cela vous permettra de continuer d’évoluer et de diminuer la charge sur les épaules de votre coach qui a du mal à se requinquer.

ATTENTION : se faire coacher par un autre coach ne suppose pas l’abandon du premier ! Au contraire, profitez du fait de sortir du cadre entraineur-athlète pour proposer votre soutien à ce dernier en tant qu’ami par exemple. Et quand vous sentez qu’il est de nouveau à 100%, vous pouvez très bien redevenir son athlète.

 

 

Conclusion 

Nous espérons vous avoir donné des pistes pour juger de l’état de votre relation avec votre coach. Ne changez pas d’entraîneur tous les 4 matins et réfléchissez bien avant d’en changer. 

Mais en cas d’impasse, considérez cette option (une impasse, ce n’est pas de stagner pendant 3 mois, soyons clair).

Clement Sémirot

athlète à 

POWERCAMP

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